La cuisine antique - première partie |
Claire Mercier, historienne, nous parle de la cuisine antique. Une série d'articles à suivre de près.
La cuisine fait partie des traits caractéristiques de chaque peuple. Les Romains ont élaboré au fil des siècles leur propre cuisine. Cette cuisine est le reflet de l’histoire de Rome dont elle suivit l’évolution. Lorsque Rome n’était qu’une petite cité parmi d’autres de la Péninsule italique (700-300 av.JC), les plats étaient frugaux. Ils témoignaient d’une économie basée sur une agriculture de survie. Le luxe n’avait pas sa place. Les Romains, comme l’ensemble des peuples de la Méditerranée antique, consommaient déjà du vin et de l’huile d’olive. A cette époque, les disparités sociales n’étaient pas très importantes. Le Romain moyen est un soldat paysan. Il possède un petit lopin de terre qu’il cultivait avec sa familia (elle comprenait la famille à proprement parlé mais également les domestiques et esclaves que pouvait avoir le maître). A partir du 3ème siècle av. JC, des bouleversements sociaux et politiques importants se produirent. La petite cité avait une ambition dévorante. Petit à petit, elle conquit l’ensemble de la Péninsule italique et se frotta aux forces puniques (Carthage en Tunisie) qu’elle réussit à vaincre. Ces conquêtes territoriales transformèrent la vie quotidienne à Rome. Ses habitants commencèrent à s’enrichir et à posséder de nombreux esclaves venus de pays lointains. Les cuisiniers romains tirèrent parti de tout cela. De nouveaux produits firent leur apparition sur les marchés et les esclaves orientaux apportèrent avec eux les recettes de leur pays d’origine. Ce phénomène s’amplifia avec la création de l’Empire romain au début de notre ère. Bientôt Rome posséda un empire s’étendant de l’Atlantique au Caucase et de la mer du Nord au Sahara. Une grande partie de la population romaine d’origine, devint oisive grâce à la manne de richesses provenant des provinces. Libérée tout souci de survie, elle put à loisir se consacrer aux arts et aux plaisirs. Ceux de la table en firent bien évidemment partie. On constate que les provinces romaines adoptèrent assez rapidement les coutumes romaines. Il en est de même pour la cuisine. L’apparition de certains produits dans l’alimentation des provinciaux (gingembre, pêches, dattes, et garum ou liquamen, sauce à base de poisson) prouve leur acculturation. La cuisine contribua donc à l’intégration de l’empire. Claire Mercier La suite bientôt sur Tournemain |
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